TOF SAILS FOR CHANGE

La TRANSAT

terreenvue-min

18 jours, 11 heures, 12 minutes d’aventures au coeur de l’Océan Atlantique. Le récit à travers les journaux de bord du Capitaine.

Journal de bord Jour 3: En fin d’après-midi alors qu’on bouquine tranquillement dehors, un souffle puissant surgit à 2m de l’arrière du TOF. On aperçoit avec admiration et effroi 3 orques énormes! Ayant entendu des attaques sur des voiliers, nous n’en menons pas large… très vite on les voit prendre la direction opposée de la notre, ouf! Soulagés, il nous reste dans les yeux ces images incroyables des orques que nous voyons tous les deux pour la 1ère fois!
A 20h une legère brise se lève, on peut enfin couper le moteur et envoyer les voiles… 2h du matin le peu de vent s’essouffle à nouveau, la pluie arrive et les nuages sont menaçants. A 8h on remet de la toile et la ligne de traîne, toujours sous la pluie. A 14h, la matelote repère de la tension sur la ligne, un tahzard de plus de 5kg est remonté a bord a l’aide d’un crochet!
Vient le moment de la découpe du poisson par la matelote dans une mer formée, opération délicate mais brillamment conduite par Julie pendant que je gère le bateau. On a effectué 103 miles en 24h.

Journal de bord Jour 10: A minuit nous franchissons la ligne symbolique de la mi-transat après 1050 Milles, le rhum arrangé fruit de la passion est de sortie. Le temps de poser le verre pour une photo, il valdingue dans le bateau, ce qui devait être une goutte pour le TOF s’est transformé en un verre!  Dans la nuit, je me brûle la main avec l’eau de la bouilloire, la douleur est intense. La mer déchaînée nous propulse à 14,4 noeuds, on ne voit pas les vagues mais c est du sérieux. Je passe la nuit à refroidir ma main avec une poche de glace, vers 6h je réveille la matelote pour son quart, la douleur est supportable. Les conditions sont meilleures ce matin, on envoit la traîne. 1h après on ramène à bord une dorade coryphène de 68cm, on échappe encore aux sardines à l’huile! On garde un super rythme: 133Milles en 24h, plus qu’à 976Mn de l’arrivée! Les conditions devraient s’améliorer au fil des heures: moins de vitesse mais plus de confort.

Journal de bord Jour 12: Ce matin, appel de mon équipe technique à terre (Papa) afin de consolider le tangon à présent sectionné en 2! Sur ses précieux conseils nous confectionnons une attelle avec les moyens du bord: scotch fibré, une boîte de conserve découpée pour en faire un manchon, du cordage pour consolider le tout en faisant une surliure. On finit l’atelier bricolage avec un système permettant de modifier la position des 2 points d’ancrage du tangon et de soulager la zone fragilisée. Bref, tout est à nouveau en place, on en a profité pour virer de bord et reprendre une route plus directe! Un paille en queue nous a survolé ce matin et des tapis de sargasses flottent un peu partout sur l’océan. Ca change du bleu mais ce n’est pas terrible pour la pêche… Le vent faiblit depuis cette nuit mais on gagne en confort, bref on n’est pas arrivés: 121Milles en 24h, il nous reste 726Mn. On a hâte de se dégourdir les jambes!

Journal de bord Jour 18: 12h30, il nous reste 60Mn à parcourir, 130Milles de gagnés en 24h, TOF fonce à vive allure vers la Martinique… Le vent ne faiblit pas, on a entre 15 et 20 noeuds, la mer se lève sans être trop méchante, on glisse à plus de 6nds de moyenne, c’est génial ! A 18h, à 27 Mn de l’arrivée: TERRE EN VUE! On voit l’autre côté de l’Atlantique à travers les nuages, l’émotion est grande!  

Il est 23h42 quand nous jetons l’ancre dans l’anse des Salines, toute la pression retombe, on se serre dans les bras, on exulte en criant, dansant, riant. Ca y est, on l’a fait, on a traversé l’Océan Atlantique à la voile!! Apéro pour fêter l’arrivée, un plat de pâtes et on s’écroule dans le lit pour une vraie nuit de sommeil, libérés des quarts qui ont rythmé les 18 derniers jours !

J’avais annoncé à Julie 18 jours au départ du Cap Vert. On a mis 18jours, 11heures et 12minutes pour parcourir les 2100 Milles de cette Transat ! 

Au réveil, c’est magique, on découvre le paysage qui nous entoure et réalisons ce que nous venons de vivre et d’accomplir, quelle aventure!

On tient à remercier tous ceux qui nous suivent, nous soutiennent, nous encouragent sans relâche durant nos aventures. C’est notre carburant notamment lorsqu’on se trouve dans le creux de la vague!

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