TOF SAILS FOR CHANGE

Bilan de la 1ère année – le projet

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Rédiger le « bilan » d’une année de voyage n’est pas chose facile, mais intéressante. Ça renvoie à des objectifs, des résultats, un état d’avancement. Certes, avant de partir, nous avons réfléchi à un projet qui donne davantage de sens à notre aventure, qui ouvre la porte aux partenariats. On a proposé des actions, imaginé des moyens de rentrer en contact avec les habitants. C’était l’état d’esprit du départ. Cette première année nous a ouverts à d’autres horizons.

En chiffres :

Sur 52 escales prévues sur 3 ans, nous avons fait 19 escales, soit 1/3 en 1 an. 

TOF a parcouru 5 560 milles nautiques (MN), ou 10 300 km (estimation à la louche). Notre tour du monde représente 32 000 MN. 1/6 ème du parcours en 1 an. Notre programme la première année était plus généreux en escales qu’en milles. Et, last but not least: TOF a traversé 1 océan sur 3!

Dans la zone Caraïbe, on annule des escales (Trinidad et Tobago, Ste Lucie, Dominique, Anguilla, Porto Rico, République Dominicaine, Cuba, Bahamas). 

 On en ajoute d’autres: les Iles Vierges Britanniques (BVI), St Martin, Carriacou.

L’itinéraire a évolué, pour remonter vers le nord, et redescendre jusqu’en Martinique avant la période des cyclones, début juin, nous avions 4 mois. C’est court. Les vents dominants, les formalités et les frais d’entrée dans les pays au-délà des BVI nous ont amenés à prioriser et à ajuster notre parcours en mer caribéenne.

En termes de calendrier, on pense décaler d’un trimestre notre traversée de l’Océan Pacifique, ce qui nous laisse 5 à 6 mois pour découvrir le Sud des Caraïbes et l’Amérique Centrale. On traverserait début avril 2023, sous réserve des conditions météo toujours. 

Concernant le projet « Tof sails for change », pour mémoire, nous avons esquissé un projet en trois volets:

  1. Participation à la recherche scientifique
  2. Eco-responsabilité et sensibilisation
  3. Connaissance de soi et des ressources de la Terre. Jusqu’ici, nous avons progressé sur ce qui dépend de nous même: l’éco-responsabilité à bord, la connaissance de soi.
 
  1. Participation à la recherche scientifique

Une maigre contribution à la recherche scientifique mais qui a le mérite d’exister:

Nous contribuons à l’inventaire des espèces animales que nous découvrons à nos escales, en postant une photo et coordonnées gps du lieu sur un site spécialisé.

Nous avons transmis à International Whaling Commission les coordonnées gps et la date de notre rencontre avec trois orques, à 250 MN du Cap Vert. 

Perspectives d’évolution :

La participation à des programmes de recherche scientifique demande beaucoup de temps et d’énergie pour prospecter, solliciter les organismes de recherche. D’autant plus que les instituts de recherche ont des contraintes calendaires, organisationnelles, qui leur confèrent un temps d’inertie d’un paquebot… 

Nous visons à présent une participation via nos observations. Nous poursuivrons nos contributions photo et point GPS sur les sites spécialisés dans l’inventaire et l’évolution de la biodiversité. 

2. Eco-responsabilité et sensibilisation

  • Autonomie en électricité et en eau potable:   

Nos panneaux photovoltaïques produisent suffisamment d’énergie pour couvrir nos besoins en électricité. Hors mis en navigation de nuit, le pilote automatique demande de l’énergie, on allume alors le moteur débrayé pendant 2 heures et cela suffit.

Quand on est au mouillage, le déssalinisateur fonctionne très bien, on réussit à équilibrer notre consommation avec notre production. En revanche, en navigation, il aspire l’air du sillage de TOF et fonctionne beaucoup moins bien.  

On s’intéresse maintenant à la récupération de l’eau de pluie. Notre nouvelle annexe fait assez bien office de récupérateur. En quelques heures, elle a collecté plus de 70 litres!

Photo: 1er test de récupérateur de pluie

  •  Fabrication de nos produits cosmétiques et d’entretien

On fabrique tout sur le bateau: dentifrice, savon, shampoing, produits d’entretien écologiques sans intoxiquer les poissons ni polluer les océans. Basique quand on vit sur l’eau, mais manifestement pas automatique. 

  • Tendre vers le zéro déchet:

 On n’est pas au point là-dessus. L’achat en vrac est rare sur notre itinéraire, ou se fait dans des magasins bio, hors budget pour nous. Le recyclage des déchets est peu répandu dans les Caraïbes notamment. En milieu insulaire, il est vrai que le traitement des déchets est un enjeu majeur. Certains Etats mettent en oeuvre une chaîne de collecte et de traitement, d’autres semblent ne pas se soucier de la problématique des déchets. 

=> Perspectives d’évolution :

Donc, essayons d’en produire moins à notre échelle, fabriquons nos conserves nous-mêmes.

Une des perspectives de Tof sails for change est justement de persévérer dans les méthodes de conservation alimentaire. Nous allons nous essayer à la lacto-fermentation, qui ne nécessite pas de cuisson, pas de gaz. Une trouvaille venant de bateaux copains.

  • Mode de déplacement aux escales:

Nous empruntons les transports collectifs locaux quand ils sont présents: La Corogne, Lisbonne, Canaries, Cap Vert, Les Iles Grenade. 

Le déplacement en paddle en revanche est plus difficile dans la mesure où nous n’avons pas de moyen de le cadenasser. 

En cas de force majeure, (l’annexe motorisée HS) nous avons réellement pris le paddle pour nos déplacements, arrivés trempés, chargement limité…Le paddle reste une activité sympa sur les îles désertes et par mer calme.

En revanche, nous nous sommes équipés d’une nouvelle annexe, solide et durable, et d’un moteur à faible émission CO2 (4 temps, 2.3 CV). Le moteur électrique serait idéal, mais son prix est dissuasif.

  • Sensibilisation aux escales et participation à des évènements 

Nous avons obtenu un accord en République Dominicaine pour intervenir dans un lycée français et une école élémentaire. Malheureusement, nos plans ont changé, faute de temps et d’un point de vue financier aussi, nous ne sommes pas monté plus haut que les Iles Vierges Britanniques. Depuis, nous n’avons pas repris nos sollicitations, et l’envie n’est plus au rendez-vous pour l’heure.

Nous nous sommes inscrits dans le groupe local Greenpeace Martinique, peu d’évènements d’une part lors de notre séjour et essoufflement de l’envie aussi pour participer à des évènements de sensibilisation du grand public. 

La participation à des évènements locaux, internationaux requièrent un engagement dans une structure. Ca ne s’est pas présenté jusqu’ici, nous verrons où nous conduit le vent. 

=> Perspectives d’évolution:

Si nous prévoyons de rester un mois minimum à une escale, nous pourrions prospecter auprès des associations locales de protection de la nature, et participer à des chantiers de préservation des espèces faunistiques, floristiques et des milieux naturels. Le souci est que nous planifions rarement la durée des escales.

  • Se nourrir, se soigner en utilisant les ressources naturelles locales

Nous n’avons pas fait l’effort, jusqu’à présent d’aller à la rencontre des personnes de savoir. 

Une personne est venue à nous, en Guadeloupe, un « gardien de la forêt ». Voulant lui confier notre citronnier Martiniquais qui se mourrait à bord du TOF, il a accepté, sous condition d’une mise en quarantaine préalable. Il m’a ouvert sa porte et son jardin secret. Je me suis entretenue avec lui durant tout l’après midi. J’ai plongé dans la vie d’un homme plus que dans son savoir. Il eut fallu le revoir et lui demander plus spécifiquement un entretien sur ses connaissances. 

Mais, je pense qu’il ne faut pas forcer les choses. J’étais déjà très heureuse du temps qu’il m’avait accordé, de ce moment passé avec ce gardien de la forêt, une « pépite ». 

L’idée d’organiser des entretiens n’est plus au goût du jour, on pense à présent que si les rencontres doivent se produire, elles se produiront et seront bien plus savoureuses que si elles étaient programmées avec une grille d’entretien précise. 

=> Perspectives d’évolution:

Lors d’une longue escale, comme la Colombie par exemple, partir à la rencontre des communautés locales, vivre en immersion autant que faire se peut.

  •  Apporter une meilleure connaissance de Soi, accompagner vers le développement personnel

La matelote a obtenu son diplôme d’astrologie le 04/07/2022. La micro-entreprise verra le jour d’ici peu, la procédure de création est lancée. 

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