Du 09 au 26 mars 2022, Antigua & Barbuda
Arrivés à St Marys bay, l’escale paraît prometteuse, le Captain se sent en voyage, à l étranger.
Et pourtant, à Jolly Harbour, l’accueil des douaniers est fortement désagréable. Certes, nous nous sommes mal renseignés sur les formalités d’entrée, et heureusement que nous sommes tombés sur Jackie. Une femme médecin à mi temps aux États Unis et à Antigua. Elle se démène pour nous faire les tests Covid en quelques heures et à mi tarif!
Elle connaît le caractère psycho-rigide des autorités et use de diplomatie pour nous aider et ne pas les froisser. Ils semblent apprécier de nous mettre des obstacles pour l entrée dans le pays, avec des règles du jeu mouvantes d un instant à l autre.
Le 1er jour, on débarque en annexe sur la plage et on marche 40 minutes jusqu’aux douanes. Mais ce n est pas crédible pour eux de marcher: quelle idée! Le chef nous ordonne de repartir et de revenir en annexe à sa douane. Absurde.
Le 2éme jour, le sujet ce sont les tests Covid. C est là qu intervient Jackie.
Le 3ème jour les distributeurs de la ville sont vides, on doit payer cash, alors on prend le bus pour St Johns.
Le 4ème jour, on nous suspecte de mentir à propos des distributeurs vides. Là, ça commence à suffire cette mauvaise foi, on monte le ton et ça fait du bien!
L’île d’Antigua est privatisée de toute part, les routes, les docks, les plages. Les plaisanciers peuvent accéder aux restos, commerces, circuler sur les routes goudronnées.
A English Harbour, nous empruntons une piste en terre conduisant à un hôtel en construction. Le panneau « private » n est pas encore dressé.
Une fenêtre météo se présente, on file à Barbuda, plus sauvage il paraît.
L île de Barbuda est à 6 heures de nav’, elle est plate avec du sable blanc et fin comme de la farine, il y a des lagunes aussi.
Elle est fortement marquée par le cyclone Irma de 2017.
L’eau peu profonde offre une palette de bleus changeant au gré des nuages et de l’inclinaison du Soleil. Superbe! C est permis ici de marcher sur la longue plage. Bien que les hôtels se multiplient sur la pointe Est, et les pancartes « private » laissent une bande de 10m aux marcheurs excentriques, l île a une allure de bout du monde, sauvage.
Ca risque de ne pas durer: les touristes milliardaires débarquent en yacht avec hélicoptère. Profiter d un enclos lointain, sur une île dévastée, peu importe si tout s effondre ensuite. Un non sens écologique!
Refroidis par l entrée à Jolly Harbour, on déchante. On reconsidère notre itinéraire, on se renseigne sur les modalités d entrée par la mer à Cuba, aux Bahamas, en République Dominicaine. C est trop onéreux et compliqué en termes de navigation. On décide d aller jusqu aux Îles Vierges britanniques et de redescendre ensuite en Guadeloupe. C est dommage, en République Dominicaine, un lycée français et une école étaient intéressés pour que nous venions à la rencontre des élèves…
Dans ce contexte, on entre difficilement en contact avec les autres, la solitude, l isolement nous pèsent. On reprend des automatismes de confinement (cuisiner, lire, vivre le présent), dans un cadre ceci dit qui aurait fait rêver plus d un parisien confiné!
Sur cette escale, il manque quelque chose, mais quoi? Le lien social? L action? On constate que ce qu on pouvait imaginer de ce tour du monde avant de partir n est pas exactement ce que l on vit. Où sont les fameuses pépites, les personnes que l’on rencontre en chemin et qui nous laissent un souvenir inoubliable?
On poursuit le voyage.
Let’s wait and see!